Année de césure : La solution d'orientation pour 2 jeunes sur 3

Publié le 28.11.2023

L'Agence du Service Civique a étudié la perception de l'année de césure chez les jeunes et les parents de 16 à 25 ans. Plus de 3000 personnes ont été interrogées, avec des entretiens auprès d'encadrants éducatifs. La dernière étude d'Animafac remonte à 8 ans, et face aux préoccupations post-Covid, il était pertinent de comprendre les souhaits d'orientation des jeunes, souvent source de stress. Malgré une hausse de l'optimisme chez les jeunes (+10 pts depuis 2022), 34% des 16-25 ans expriment du stress, lié notamment aux choix d'orientation et aux changements de vie potentiels.


  • 2/3 des 16-25 ans se disent optimistes à propos de leur avenir, mais restent angoissés quant à leur orientation.
  • Si l’année de césure bénéficie d’une bonne notoriété auprès des 3/4 jeunes, la moitié des jeunes se disent pourtant mal informés sur la possibilité de réaliser une année de césure pendant leurs études.
  • 3/4 des 16-25 ans considèrent le Service Civique comme une solution adaptée à une année de césure
  • 20% des 16-25 ans déclarent que le fait d’être utiles les pousseraient à faire une année de césure

L’étude réalisée pour l’Agence du Service Civique démontre qu’il y a encore en France des freins culturels à surmonter pour que l’année de césure ne soit pas perçue comme une année perdue. Or, les jeunes ayant réalisé une année de césure reconnaissent en avoir tiré des bénéfices, comme par exemple le gain de maturité, l’acquisition de nouvelles compétences ou la clarification de leur projet professionnel ou scolaire.

Brice TEINTURIER, Directeur général délégué d’IPSOS

L’année de césure : mieux faire reconnaître cette opportunité dans un parcours d’orientation


L’année de césure bénéficie d’une bonne notoriété auprès des jeunes auprès de ¾ des jeunes (dont 56% qui en ont déjà réalisé une ou identifient le sujet). Pour autant, les témoignages qualitatifs invitent à la prudence. Certains professeurs faisant part d’une méconnaissance de l’année de césure par les élèves, tant sur sa notoriété globale que sur son contenu : « C’est un dispositif trop inégalitaire car tous les étudiants n’en ont pas connaissance.» explique Fabienne, professeure d’université.
Si l’année de césure est relativement connue, les modalités pour en réaliser une restent un peu floues : la moitié des jeunes se disent notamment mal informés sur la possibilité de réaliser cette césure pendant leurs études. Cette méconnaissance est reconnue par les professeurs, qui se placent dans une position de conseil à la fois pour les élèves et les parents (dont 48% se disent mal informés sur les conditions de réalisation d’une année de césure pour leur enfant).
Ainsi, lorsqu’on interroge les 16-25 ans qui ont entendu parler de ce dispositif, ils témoignent d’une connaissance inégale des spécificités de l’année de césure. 59% pensent (à tort) que l’année de césure ne peut pas être refusée par l’établissement de formation. Cette méconnaissance témoigne d’un fort besoin d’information et d’éclairage sur l’année de césure. Parmi les 16-25 ans intéressés par une année de césure, 39% attendent ainsi en priorité de l’information sur les aspects et les démarches administratives et 38% sur les différentes formes que peut prendre cette année.


Un atout professionnel pour la jeunesse


Qu’il s’agisse des parents ou des jeunes, la césure est perçue comme une opportunité dans un parcours de vie (respectivement 62% et 67%) plutôt que comme un frein. Ce moment est vu comme un atout pour trouver un emploi à la fin de ses études (75% chez les parents, 70% chez les 16-25 ans).
Indépendamment de la forme prise par l’année de césure, l’expérience est positive pour 87% d’entre eux. Cette expérience positive s’explique notamment par une vision plus claire de l’avenir après une année de césure. Parmi les 16-25 ans qui en ont réalisé une, elle est avant tout orientée vers le monde professionnel : 37% d’entre eux ont travaillé ou réalisé un stage lors de cette année, et 15% ont suivi une formation.
Par ailleurs, près de la moitié des 16-25 ans n’ayant pas fait cette césure et en ayant entendu parler se disent intéressés par la possibilité d’en faire une. Le principal frein est le parcours universitaire : 46% des 16-25 ans qui n’ont pas réalisé de césure estiment que le fait de vouloir finir leurs études au plus vite les dissuaderaient d’en faire une et 39% craignent que cela les pénalise pour la suite de leur parcours. Cette peur est également partagée par les parents. Au-delà de la question des études, celle du coût constitue aussi un frein important : plus d’1/3 des 16-25 ans qui n’ont pas réalisé d’année de césure estiment qu’ils n’ont pas les moyens financiers d’en faire une. L’année de césure est perçue par les 16-25 ans comme une année libre (64%), une perception moins forte chez les parents qui appellent au renforcement de l’encadrement pédagogique (52%).


Faire de l’autonomie et de la liberté les mots clés de son parcours professionnel


Lorsqu’on interroge les 16-25 ans sur l’année de césure « idéale », elle recouvre des formes variées. Tout d’abord, le choix du moment est divers : 28% estiment que le moment le plus pertinent pour réaliser une année de césure dépend des situations. Une proportion quasi-égale (27%) juge que le moment le plus pertinent se situe juste après l’obtention du baccalauréat.
De même, les formes que pourraient prendre une année de césure sont très variées chez les jeunes : 42% des 16-25 ans envisageraient de partir à l’étranger, 34% de vivre différentes expériences et découvrir de nouvelles choses et 32% d’acquérir une expérience professionnelle.


La place de choix du Service Civique dans les envies des jeunes pour une année de césure


Si les attentes pour l’année de césure se concentrent avant tout sur l’expérience professionnelle ou le départ à l’étranger, le volontariat, et notamment le Service Civique, est perçu comme une solution adaptée pour 2/3 des 16-25 ans et des parents. 20% des 16-25 ans déclarant que le fait d’être utiles les pousseraient à faire une année de césure.
Aux yeux des parents, le Service Civique est mieux identifié (pour 79% des parents) et offre un encadrement rassurant pour réaliser une césure. Il paraît ainsi moins risqué et plus arrimé au parcours scolaire. "Le Service Civique permet de faire une césure d’ouverture, avec un mécanisme cadré, intégré.(...) je dirais que c’est un atout pour rassurer les parents" Ahmed, professeur de management en école de commerce.
Pour 1/3 des 16-25 ans pensent que le Service Civique est une solution adaptée. Cela permet d’acquérir des compétences et les faire reconnaître sur son CV. Pour 18% cela permet de se confronter à d’autres réalités.

Globalement, le Service Civique bénéficie d’une excellente image et fait consensus : 86% des 16-25 ans en ont une bonne image et 87% parmi les parents, et pourrait selon eux gagner davantage en reconnaissance sociale, en particulier dans le système éducatif (48% chez les jeunes et 36% chez les parents).

Dans un monde du travail en mutation, alors que les compétences psychosociales s’avèrent essentielles et, la recherche de sens centrale, le baromètre montre tout l’intérêt de s’accorder une année de césure. Il montre aussi que le Service Civique s’impose progressivement comme une modalité pertinente, permettant d’expérimenter un cadre d’engagement reconnu et une grande liberté d’action.

Nadia BELLAOUI, Présidente de l’Agence du Service Civique

Méthodologie


IPSOS a réalisé pour l’Agence du Service Civique une étude sur la perception de l’année de césure.
L’étude comporte deux volets :

  • Un volet quantitatif en ligne, mené du 19 septembre au 16 octobre 2023 auprès de 2457 jeunes âgées de 16 à 25 ans, constituant un échantillon national représentatif de cette population, et de 600 personnes ayant au moins un enfant âgé entre 16 et 25 ans, constituant un échantillon national représentatif de cette population.
  • Un volet qualitatif, composé de 11 entretiens menés auprès d’encadrants et de 16-25 ans ayant réalisé une année de césure.

À propos de l’Agence du Service Civique


L’Agence du Service Civique est un groupement d’intérêt public (GIP) créé en 2010. Elle assure la mise en oeuvre du Service Civique, engagement volontaire de 6 à 12 mois ouvert à tous les jeunes de 16 à 25 ans, et jusqu’à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap. Depuis sa création, plus de 750 000 missions de Service Civique ont été réalisées par des jeunes volontaires.
L’Agence met aussi en oeuvre depuis 2016 la déclinaison française des volets Jeunesse & Sport du programme européen Erasmus+ et du Corps européen de solidarité. Présidée depuis octobre 2022 par Nadia Bellaoui, l’Agence du Service Civique est un opérateur du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.


L'Agence du Service Civique (service-civique.gouv.fr)
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