Jaurès, volontaire dans la Solidarité

Publié le 20.06.2016

Jaurès Ahou a eu la fierté de faire partie des 26 volontaires en Service Civique qui ont participé au défilé du 14 juillet 2015. Quelques mois plus tard, l'ancien volontaire au sein de l'association Les enfants du Canal revient sur son parcours. Rencontre

[Le Service Civique] m’aide à être pris au sérieux"OU"N’importe qui peut faire un service civique

Jaurès

En mission à l'association Les Enfants du Canal

Agence du Service Civique : Que s’est-il passé depuis votre participation aux cérémonies du 14 juillet dans le cadre de votre service civique ? 
Après le défilé du 14 juillet, j’ai bien sûr terminé mon service civique, et là je suis en première année BAC pro mécanique automobile, après un CAP dans la même branche. 



En quoi le service civique vous a aidé dans le cadre votre projet professionnel ? 
Bien que ma mission ne soit pas en rapport avec mon parcours professionnel, le service civique m’aura été utile pour la recherche de stages en entreprise. C’est une expérience que je mets en avant et qui compte auprès des recruteurs. Cela m’aide à être pris au sérieux. 



Donc pour vous le service civique a été une expérience utile ? 
Oui, ça m’a aidé à prendre davantage confiance en moi, à m’assagir un peu plus, j’ai mûri. 
 


Pouvez-vous nous rappeler où vous avez effectué votre mission et en quoi elle consistait ? 
J’ai réalisé mon service civique pendant 9 mois auprès de l’association « Les Enfants du Canal », à Paris, où je réalisais des maraudes, qui consistent à partir à la rencontre de personnes sans abri, soit le matin, de 10h à 13h, soit l’après-midi, de 13h à 16h. 



Pouvez-vous nous détailler une journée type ? 
Je couvrais spécifiquement le secteur de Saint-Lazare. Tous les jours, je partais à la rencontre des sdf du secteur dont j’avais la charge. Comme Saint-Lazare est une gare, il y a beaucoup de mouvement, les sdf n’y restent pas très longtemps, une semaine ou deux, et je rencontrais toujours de nouvelles personnes. Le but est avant tout de créer du lien social avec eux, faire connaissance, discuter, et s’ils ont besoin d’un service administratif, d’une douche, d’un vestiaire…etc, ils nous le signalent, et nous, nous en parlons avec le reste de l’association au cours d’une réunion, pour les aider à trouver ce dont ils ont besoin. 
 


Est-ce que vous travailliez en équipe avec d’autres volontaires ? 
Oui, nous étions 2 ou 3, mais plus souvent par groupe de 2. 



Quel souvenir gardez-vous de votre service civique ? 
J’en garde un bon souvenir. Notamment, quand je suis arrivé dans l’association, c’était en plein hiver, les conditions des maraudes étaient assez dures. Il faisait très froid, il pleuvait, et bien sûr, les sdf sont dans la rue, à même le sol, et quand on allait leur rendre visite, on s’asseyait avec eux, sans prendre en compte les conditions météorologiques. C’était difficile, mais aujourd’hui quand j’y repense ça me fait sourire. On a passé de bons moments avec l’équipe, avec les sans-abri, nous avons sympathisé, rigolé. Et aujourd’hui, dans mon secteur, certains ne sont plus à la rue. Il y en a 3 ou 4, hébergés par leur famille ou qui ont trouvé un logement ailleurs. Il faut vraiment prendre le temps de les connaître, car ils n’ont pas confiance en nous, ils se disent qu’on ne va pas les aider, que ce ne sont que des paroles. Donc cela prend du temps de gagner leur confiance, pour ensuite les aider à réaliser un projet de vie. 
 


Est-ce que le service civique vous a aidé à développer des compétences ? 
On me dit que je suis plus responsable qu’avant. Ça m’a aussi aidé à gagner en organisation, car après les maraudes il faut réaliser un rapport sur les sujets abordés, donc il faut être concentré afin de ne rien oublier. 
 


Est-ce que vous conseilleriez le service civique ? 
Oui bien sûr ! N’importe qui peut faire un service civique. Mais il ne faut pas le faire pour l’argent. Il faut vraiment être motivé. Pour ma part, le service civique m’a aidé à connaître des personnes que je ne pensais jamais connaître un jour. Les sdf par exemple, ont vraiment des histoires très différentes qui expliquent leur situation actuelle, comme une dépression…j’ai énormément appris sur leurs différents parcours, et ça aide à s’ouvrir l’esprit, à être plus compréhensif des malheurs des autres. 
 


Photos © Jean Chiscano

Le témoignage de Jaurès