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Quelle est la perception de l’année de césure en France ? C’est la question posée par le baromètre Ipsos pour l’Agence du Service Civique publié le 28 novembre dernier et débattue lors de la conférence qui s’est tenue le même jour à l’auditorium du Monde introduite par Nadia Bellaoui, dans le cadre d’un partenariat entre l’Agence du Service Civique et le quotidien.

L’année de césure est largement appréciée par les jeunes qui sont 67% à la considérer comme une opportunité dans un parcours. Parmi les motivations citées : gagner de l’argent pour la suite des études, bénéficier d’un atout supplémentaire dans son parcours, faire une pause, se challenger, sortir de sa zone de confort, ou encore clarifier les choix d’orientation. « La jeunesse sait ce qu’elle ne veut pas avant de savoir ce qu’elle veut », a commenté Christophe Ferveur, psychologue clinicien (Relais étudiants lycéens, FSEF) et psychanalyste, en citant Jean Cocteau. 

Et au bout du compte, pour 87% des jeunes qui ont osé la césure, l’expérience est positive. « J’ai acquis autonomie, écoute, sens de la communication et débrouillardise, et grâce à cette expérience, mon profil fait la différence face à des recruteurs », a témoigné Maya, partie en année de césure à l’étranger réaliser un Corps européen de solidarité avant de poursuivre ses études. En effet, 70% des jeunes et 75% des parents estiment que l’année de césure est perçue comme un atout pour trouver un emploi dans un contexte où, sur le marché du travail, « la France se distingue avec une culture du profil idéal », a souligné Charles Chantala, DGA de Indeed France.

Mais alors une année de césure pour quoi faire ? 73% des jeunes et leurs parents estiment que « le Service Civique est une solution tout à fait adaptée pour l’année de césure », a détaillé Brice Teinturier, DG délégué d’Ipsos France. « Il est évident que le Service Civique est devenu un moment important et naturel d’orientation qui permet d’avoir un rapport à la réalité : ça fait du bien d’être dans l’action et d’avoir un retour sur son action », observe Frédérique Alexandre-Bailly, DG de l’Onisep.

Blaise a lui effectué une mission de Service Civique chez SOS Racisme après son bac et avant de démarrer ses études de droit, tout en assurant son inscription universitaire sur ParcourSup. Un choix malin qui lui a apporté une grande confiance en lui. « Grâce à cette année de césure je me suis dit : tout est possible ! », a–t-il affirmé alors qu’il s’apprête aujourd’hui à passer le concours d’entrée à l’Ecole nationale de magistrature.

Si le baromètre Ipsos pour l’Agence du Service Civique pointe aussi des inconvénients de l'année de césure, comme la crainte de retarder son parcours universitaire, et le besoin de disposer de meilleures informations sur le sujet, il montre bien que l’année de césure est plébiscitée par ceux qui l’ont expérimentée, et à voir la salle comble de l’auditorium du Monde, le sujet suscite un vif intérêt. 

« En année de césure, on croit qu’on part pour rencontrer des gens ou pour son CV mais on part à la rencontre de soi. Il n’est pas question de perdre du temps mais bien de prendre du temps », a conclu Isabelle Maradan, journaliste pour Le Monde, et autrice de l’ouvrage "Ils ont fait Erasmus : 30 portraits, 30 ans de découvertes et d’échanges" (La Martinière, 2017).
 

Curieux d'en savoir plus ? Consultez les articles du Monde sur l'année de césure :

👉L’année de césure, une parenthèse pour bien choisir : « C’est tellement normal de ne pas bien savoir où l’on va quand on a 20 ans »

👉Des étudiants racontent comment une année de césure les a aidés à choisir leur voie : « J’étais perdue, je me suis trouvée »